Parmi les sept offres de reprises du groupe volailler Doux, la plus sérieuse semble être celle présentée par un consortium de six entreprises coordonné par Sofiprotéol, un acteur financier de la filière des huiles et protéines végétales. Mais les salariés et le gouvernement craignent que cette piste aboutisse à une vente à la découpe du groupe, qui mettrait en péril beaucoup d’emplois.
Autant le dire tout de suite : le gouvernement ne soutiendra très certainement pas la piste Sofiprotéaol, engagé dans la course à la reprise de Doux aux côtés de six autres sociétés, coopératives ou filiales réunies en consortium, prêtes à se partager les actifs du volailler.
Crainte sur les emplois
Dans quelles proportions, quelles conditions ? Nul ne le sait pour l’instant. Une telle vente par segments, séparant les actifs des sites de production, pourrait peser lourd sur les emplois.
D’ailleurs, aucune garantie n’a été donnée sur ce point. Et c’est ce qui fait tiquer pour l’instant le ministère du Redressement Productif dirigé par Arnaud Montebourg.
Rappelons que Doux fait travailler quelque 3 400 salariés et 800 éleveurs.
Sofiprotéol est un acteur financier majeur de la filière oléagineuse. C’est Xavier Beulin, le numéro 1 du syndicat agricole FNSEA, qui le préside. Le consortium regrouperait l’une des filiales de Sofiprotéol, GlonSanders, ainsi que les groupes volaillers Duc, LDC,Tilly-Sabco, et les coopératives agricolesTerrena et Triskalia.
Vente de Stanven dans le Morbihan
Cette association serait prête à éponger les dettes des éleveurs, mais pas celles contractées par Doux auprès des banques, dont Barclays. Rappelons que le groupe est plombé par une dette estimée à 430 millions d’euros, une ardoise que la cession de l’usine Stanven (Morbihan) pour 22 millions d’euros a contribué à alléger un petit peu.
Dans un communiqué, Sofiprotéol fait valoir que son offre est « coordonnée et structurante des activités du groupe Doux », qu’elle « concerne la globalité des activités et des marchés de Doux et répond ainsi aux souhaits des pouvoirs publics ».
Cette offre « vise à structurer la filière française de la volaille de l’amont à l’aval, avec l’ambition d’améliorer la compétitivité de l’offre française ». Elle « assure des débouchés aux éleveurs de la région et s’efforce de préserver l’emploi, tout en veillant à ne pas fragiliser économiquement les entreprises impliquées dans la reprise » ajoute Sofiprotéol.