Dans le cadre d’une initiative aussi étonnante que pragmatique, vous allez pouvoir découvrir les multiples facettes du commerce responsable à Brest. Grâce à un projet qui pourrait prêter à sourire, les bases d’un commerce plus responsable, en matière d’émission de carbone, sont en train de se mettre en place. Plus précisément, il s’agit du transport de marchandises à … la voile.
Une société dite de « fret écologique » réalise un pari qui pourrait porter ses fruits. Grâce à une véritable odyssée marchande, un voilier particulièrement esthétique de plus de 24 mètres de long va passer par Brest, son périple l’emmènera notamment à Auray ou encore à Nantes.
Quelle est la mécanique de cette initiative ?
Le constat du fret écologique est simple, pour certaines quantités et certains produits, pourquoi opter pour des solutions de transports maritimes onéreuses et hautement consommatrices de carburant. A partir de ce postulat, une société spécialisée a proposé aux particuliers comme aux entreprises de passer une commande via un site internet dédié.
Alors que les entreprises pouvaient tester ce moyen de transport de marchandises, les particuliers pouvaient commander des produits typiquement bretons (crêpes, cidre, savon, maquereaux, etc…). Au total, près d’une trentaine de produits sont concernés, aux acheteurs de venir récupérer leur commande au port de Brest. De plus, ces derniers peuvent même participer à l’aventure en restant quelques jours à bord.
Cette démarche a déjà été mise en place dans certains ports du Nord de l’Europe ou encore sur les côtes de l’océan atlantique, le succès fut au rendez-vous. In extenso, les producteurs peuvent aussi revoir leur façon de distribuer leurs produits, sachant que les tarifs sont les mêmes que les moyens habituels. De plus, le fameux « Bilan Carbone » de chaque intervenant s’en trouve largement amélioré.
Les produits sont estampillés d’un sticker « Transporté à la voile »
Face aux défis énergétiques du troisième millénaire, il est important de noter que les acteurs du transport maritime ne disposent pas encore de réponse. Afin de pouvoir apporter une première pierre à l’édifice, l’utilisation des voiliers est une sorte de pied-de-nez, mais le message est clair. Le transport maritime représente près de 4 % des émissions mondiales de Co² (environ 300 % de ceux de toute la France), et, plus de 10 % des émissions de dioxyde de soufre.
Les voiliers n’utilisent par essence que le vent, une réelle réponse à un monde sans pétrole. Pour les entreprises, un joli coup marketing est à réaliser puisque chaque produit ainsi transporté peut prétendre à obtenir une étiquette « Transporté à la voile », de quoi séduire une clientèle toujours plus exigeante et attachée au respect de l’environnement.
En somme, le commerce responsable passe notamment par ce type de prestation. Les demandes sont en pleine croissance, mais les pouvoirs publics ont un rôle majeur à jouer afin de permettre l’explosion du transport maritime responsable. Les enjeux sont particulièrement importants (économiques comme environnementaux), les entreprises brestoises peuvent d’ores-et-déjà en profiter.